Vendredi dernier 7 janvier, en plus de ne pouvoir faire la répétition Harmonie (par manque de musiciens), la maison de retraite a annoncé à Gilles que le concert ne pourrait pas avoir lieu pour cause de covid. Pourvu qu’il n’y ait pas de clusters mortels comme aux premières vagues ! Nous nous faisions aussi une joie de pouvoir faire à cette occasion, un coucou à notre ami Bernard, cela ne se fera hélas pas.
Je ne ferai pas cette dernière photo de l’EPE avec Gilles à Espalion car la répétition prévue n’aura pas lieu non plus.
Après concertation avec les VDB, ceux-ci ont désiré maintenir leur dernière « répétition », pour chanter et partager la traditionnelle galette.
Si j’ai le cœur serré, je suis heureuse malgré tout de reprendre une fois encore le chemin de St Chély ce soir pour cette ultime entrevue. Le temps n’a pas voulu m’ôter ce dernier plaisir, en transformant le ciel neigeux de ces derniers jours, en un amoncellement d’étoiles. Voir les étoiles… Je ne pourrais plus les regarder sans penser, entre autres, à notre Chef et Sylvie.
Mais c’est la dernière soirée, il faut en profiter, après on verra… Je prend au passage mes amies sévéragaise et coussergoise. Les papotages vont bon train, (il faut penser à autre chose). Aux abords de l’Aubrac, la neige des derniers jours s’accroche encore aux talus.
Nous arrivons pile à 19h59 à St Chély. La plupart des choristes sont déjà là. Je dépose mon chargement de pâtisseries, une petite gâterie pour tous, encore une fois. Vite, le petit mot (j’aurais du l’écrire à la maison et le « coller », cela aurait été plus rapide) sur la partition « cadeau » de Bambali pour Gilles alors qu’il arrive lui aussi. Toutes les Voix des Boraldes sont venues, sauf Fabienne, indisponible (nous penserons bien à toi aussi ce soir) et nous 3, ex-sévéragaises « du début » autour de notre Chef. Il ré-expose rapidement sa position pour les quelques choristes absentes la semaine précédente.
Le concert de samedi a été annulé mais nous allons chanter quand même et reprendre le programme prévu. Proposition : « s’il n’avait pas fait si froid, nous aurions pu aller chanter sous les fenêtres de l’EHPAD… » Et chacun va y mettre tout son coeur. Je regrette de ne pas avoir pensé à filmer dès le début (je n’avais pris que l’appareil photo) mais il nous en restera encore un peu, les derniers chants, les ultimes notes, les derniers moments… Les mélodies nous amènent au bord du Sénégal, Bambali… Gilles jette un oeil rapide aux messages, et je sens l’émotion qui monte en lui. « Je les lirai ce soir… à la maison… pas maintenant… » Ils ont bien ramé nos Sénégalais avec Agnès pour les booster ! Il faut reconnaître que Bambali, sans Agnès, perd tout son charme. Puis Amélie s’est un peu perdue dans les rafales du vent d’hiver de l’Aubrac et de la « laine » que Didier a semé au long des chemins (ce devait être pour se réchauffer..), ce qui nous a tous bien amusé « Vive le vent » !
Les gâteaux, chocolats, bonbons, galettes et boissons sont posés sur les deux tables vite installées. Gilles, armé de ses couteaux s’attèle à la découpe des galettes. Il les a choisies pour tous les gouts : frangipane, pommes, pommes caramel. On ne saura qu’au moment de partir quels sont les cachotiers qui ont eu les fèves… C’est parti pour une bonne heure de souvenirs. Le covid revient bien parfois dans la conversation mais on le chasse vite. On est là pour passer les derniers bons moments : du concert le meilleur à Pruines au plus mauvais, mais avec une journée formidable lors de la rencontre avec les Suisses, de l’accueil le plus chaleureux aux plus « refroidissants », de l’endroit le plus agréable au plus horrible… Les souvenirs ne manquent pas. Gilles en a un livre entier aussi entre chorales, harmonie, banda, bals etc… Je me réjouis que Chante’Choeurs conserve tous ces moments.
Mais l’horloge ne s’arrête pas. Les aiguilles ont déjà dépassé l’horaire. Il est temps de ranger, une dernière tournée de biscuits, de chocolats. Tout en continuant à deviser, Gilles attrape le balai pour effacer les dernières traces des VDB.
Il faut se résoudre à partir. « au revoir », « peut être à bientôt, qui sait.. », on se reverra… », « un jour, au Portugal… » On s’éloigne presque comme si la semaine suivante allait nous réunir à nouveau.
Les étoiles n’ont pas écrit le mot FIN dans l’immensité de la voie lactée mais il est là, omniprésent. Agnès aura un sursis avec l’harmonie demain soir. La nuit est claire, mes pensées sombres. Heureusement mes deux co-voitureuses animent la conversation… penser à autre chose… Il sera toujours temps, dans la solitude de mon retour, de laisser parler ma tristesse, sans pour autant effacer cette belle et inoubliable soirée.