Il y en avait du monde dans les rues de Sévérac en ce samedi après-midi estival. Mme grenouille était retournée à sa mare, et Mr soleil en a vite profité pour nous offrir une magnifique journée digne d’un carnaval.
Fête des enfants, fête des parents, fête des familles : quel beau et bon moment ! On aurait pu se croire dans un dessin animé géant : des super héros, des fées, des princesses, des monstres, des crocodiles, des dragons, des papillons, que sais-je encore…. Un arc en ciel de sourires, de rires, de couleurs et de joie.
J’ai pu rejoindre cet impressionnant cortège (merci Agnès) juste à son passage près de chez moi.
En tête, juchés sur une remorque de tracteur, avançaient dignement Mr et Mme Carnaval, dans leurs plus beaux atours de cartons bariolés mais qui ne savaient sans doute pas ce qui les attendait. Nul doute que les enfants y avait travaillé de tout leur coeur. Derrière suivait une foule bigarrée, rivalisant de déguisements divers, du plus angélique au plus monstrueux, du plus sobre au plus fantaisiste. Enfants de tous âges, parents, grands parents, mélange des générations pour partager une ambiance conviviale. Mais une fête n’en est pas une sans musique, et je l’entendais de loin, sans la voir. Noyée dans le cortège, la Banda des Ives et ses fidèles musiciens menaient bon train pour le plus grand bonheur des suiveurs.
La joyeuse troupe, traversa le village à grand renfort de jets de confettis sur les spectateurs. Si nos musiciens soufflaient autant dans leurs instruments que pour monter la côte, (pas si facile de jouer en marchant) les enfants, eux, ravis, ne rechignaient pas à faire le chemin. La boucle étant bouclée, tout le monde s’est retrouvé sur le parking du gymnase. Mr et Mme Carnaval surveillaient fièrement leur peuple sur leur trône de bois et de paille. Un petit jury scolaire s’est mis en place. Nos deux seigneurs furent accablés de bien des maux ! et la sentence inéluctable : « Pour tous les faits qui leur sont reprochés, les accusés sont condamnés à être brûlés immédiatement » : justice expéditive sans possibilité de recours.
Mr Pingouin s’approcha de la stèle royale pour y jeter une torche. En quelques secondes les flammes auréolèrent le chef d’oeuvre des enfants qui disparut dans un immense brasier. Mr et Mme Carnaval aurait pu espérer un peu de pluie pour empêcher leur bûcher de les détruire mais le ciel ne l’a pas voulu ainsi. La foule dans les arènes applaudissait, les enfants riaient et gambadaient tandis que la banda s’époumonait gaiement.
Adieu Mr Carnaval ; mais bizarrement cet étrange personnage renaît innocemment de ses cendres chaque année : la réincarnation existerait-elle ?
J’écoute et ré-écoute